Les prix de détails de l’énergie repartent à la hausse en 2016

//Les prix de détails de l’énergie repartent à la hausse en 2016

Les prix de détails de l’énergie repartent à la hausse en 2016

Après une période de quatre ans de légère baisse, les prix unitaires des principales énergies achetées par les ménages (électricité, gaz naturel, gasoil de chauffage, propane et bois de chauffage) connaissent à nouveau une tendance à la hausse. Analyse de l’observatoire belge des prix.

Article complet de Renouvelle, l’actualité de l’énergie durable

 

Analyse des tendances globales

Le graphique ci-dessous montre l’évolution depuis 2012 des prix moyens unitaires des différentes énergies achetées par les ménages en Belgique.


Figure : Evolution des prix unitaires moyens de ces 5 dernières années – Valeur à monnaie courante. Source CREG, SPF Economie, Office économique wallon du bois : Graphe : Obervatoire des prix de l’énergie – APERe

L’électricité est le vecteur énergétique le plus cher. Mais c’est aussi un vecteur à haute valeur énergétique. Elle peut être convertie en une forme utile avec des rendements élevés. Ce qui n’est pas le cas des combustibles qui génèrent de la chaleur dont le rendement de conversion en un travail mécanique est plafonné  par la limite thermodynamique de Carnot. Il s’accompagne de chaleur fatale (lire notre article Chaleur fatale : l’enjeu de sa récupération).

Le prix de l’électricité varie fortement d’une commune à l’autre selon le gestionnaire de réseau de distribution (GRD). Des différences sont bien marquées entre les Régions. La Flandre présente l’électricité la plus chère et Bruxelles la meilleure marché. Ces différences s’expliquent en bonne partie par la composante « réseau » et les niveaux de contributions régionales.

Les sauts de prix constatés simultanément dans les trois Régions résultent des changements de régime de TVA. Lire à ce sujet notre analyse Prix de l’électricité : l’écart se creuse entre les Régions (mai 2016). Plus récemment, le saut de prix de décembre 2016 à janvier 2017 résulte des changements de tarif sur la composante de prix régulée (distribution, transport et contributions).

Du côté des combustibles, le bois est le vecteur énergétique dont le prix unitaire est le plus bas et le plus stable. Les prix des combustibles fossiles sont influencés par le cours du baril de pétrole. Il s’agit d’un marché très volatile. L’évolution du prix de détail du gaz naturel suit les évolutions de son marché international, indirectement influencé par le prix du baril de pétrole. Les perspectives à moyen terme sont à la hausse (Lire article Renouvelle sur l’analyse de l’AIE, février 2017)

 

Prix unitaires moyens appliqués en mars 2017 et tendances d’évolution

Le tableau ci-dessous reprend les prix unitaires appliqués au mois de mars 2017 et les tendances observées ces 12 derniers mois et ces 5 dernières années (Taux de croissance annuel moyen – TCAM -, calculé sur une courbe de tendance de la période concernée).


Tableau : Prix unitaires et tendances d’évolution sur base du taux de croissance annuel moyen (TCAM) des principales énergies achetées par les ménages – Mars 2017

Nous analysons ci-après les évolutions de prix par vecteur énergétique (bois, gasoil de chauffage, gaz naturel, électricité), ainsi que l’inflation (Indice des prix à la consommation)

 

Bois : Bûches, plaquettes, pellets

L’ensemble des combustibles bois sont moins chers et présentent des tendances d’’évolution moins fluctuantes. Le marché des bûches peut varier sensiblement selon les conditions locales. On observe récemment une légère augmentation de prix. La ValBiom l’explique par l’arrivée d’acteurs plus professionnels, avec un service et une garantie de qualité, qui tirent les prix vers le haut. Malgré tout, on observe encore des prix très bas individuellement : bois importé de l’Europe de l’Est, petits producteurs locaux,…

Les prix des combustibles bois sont établis par enquête par la ValBiom. Ne disposant pas des valeurs de prix depuis la fin du deuxième semestre 2015, les prix ont été estimés sur base des tendances du baromètre économique de l’Office économique wallon du bois. Avec la remontée de prix des combustibles fossiles, la tendance de ces 12 derniers mois est à la hausse de 4 à 5%. Sur le long terme, la tendance est relativement stable et en dessous des valeurs de l’inflation (< 1%).

Gasoil de chauffage

Le prix du gasoil de chauffage est directement influencé par les cours internationaux du pétrole brut et du dollar (taux de change). Ils évoluent par vagues au gré des évènements géopolitiques. Entre 2011 et 2014, le prix du baril de pétrole a oscillé entre 100 et 120$/bl. Fin 2014, son cours s’est effondré pour atteindre des valeurs oscillant entre 40 et 60$/bl (voir graphique du prix spot ci-dessous). Il a même connu un niveau record de 30$/bl en janvier 2016, mais depuis les prix sont remontés autour de 50$/bl ce début 2017.

En phase avec les tendances du marché international, le prix du gasoil de chauffage à court terme (1 an) a connu une forte hausse de ≈35% (TCAM). Ayant connu un niveau record de 3,7 c€/kWh en janvier 2016, il est remonté à 5,6 c€/kWh en mars 2017. Sur le long terme, la tendance des 5 dernières années est une baisse de ≈ -13% (TCAM).

Gaz naturel

Les prix du gaz naturel diffèrent légèrement selon les gestionnaires de réseaux de distribution (GRD) et les Régions (en moyenne plus élevé en Wallonie). En mars 2017, la moyenne belge est de 5,7 c€/kWh, avec ces variations régionales : la Flandre 5,2 c€/kWh, la Wallonie 6,3 c€/kWh et Bruxelles 5,5 c€/kWh. Sur la période 2012–2017, les prix du gaz naturel montrent une « évolution par vagues » en phase avec les tendances du marché international.

La tendance sur les 12 derniers mois est globalement à la hausse : 13% en Belgique (9,4% en Wallonie, 11,3% à Bruxelles, 14,2% en Flandre). La tendance moyenne sur les 5 dernières années est à la baisse : – 7,8% pour la Belgique (-4,7% en Wallonie, – 7,7% à Bruxelles, -9,1% en Flandre).

Electricité

Comme pour le gaz naturel, les prix moyens de l’électricité diffèrent légèrement selon les gestionnaires de réseaux de distribution (GRD) et les Régions (en moyenne, Bruxelles est meilleur marché). En mars 2017, la moyenne belge est de 27,4 c€/kWh (la Flandre 33,1 c€/kWh, la Wallonie 26,8 c€/kWh et Bruxelles 22,5 c€/kWh). Ces différences de prix entre Régions découlent des différences de prix de la composante « réseau » spécifique à chaque GRD.

Les sauts de prix observés découlent du changement de régime TVA, qui est passé de 21% à 6% en avril 2014 et de 6% à 21% en septembre 2015.

Depuis janvier 2015, les régulateurs du marché de l’électricité et du gaz sont compétents pour approuver les tarifs de la composante « réseau ». Ainsi, les sauts observés au mois de janvier  sont la conséquence de l’approbation des nouveaux tarifs annuels.

Sur la période 2012-2017, les prix de l’électricité présentent une tendance à la hausse. La tendance à la hausse est davantage marquée depuis 2016 : +12% en Wallonie, +18% à Bruxelles et + 13% en Flandre.

Ces évolutions ne sont pas en phase avec les évolutions du prix de marché de gros. Celui-ci connaît une baisse depuis 2011, avec une plus grande volatilité depuis 2014 due aux arrêts imprévus de grandes unités nucléaires. La composante énergie représente

Inflation

L’inflation est mesurée par le SPF Economie sur base de l’indice des prix à la consommation (IPC). L’inflation mensuelle du mois de septembre a été de 1,87%. La moyenne géométrique sur la dernière année a été de 2,4%. Sur la dernière période de 5 ans, elle a été de 0,9%.

Source et auteur : www.renouvelle.be , Michel HUART, 06 Avril 2017

 

 

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