Les prix de détails de l’énergie en 2017 sont stables

//Les prix de détails de l’énergie en 2017 sont stables

Les prix de détails de l’énergie en 2017 sont stables

Après 4 années de légère baisse, les prix unitaires des principales énergies achetées par les ménages ont augmenté en 2016 et se stabilisent en 2017. Ils pourraient repartir à la hausse selon l’analyse de l’AIE. Analyse de l’Observatoire belge des prix.

Analyse des tendances globales

Le graphique ci-dessous montre l’évolution depuis 2012 des prix moyens unitaires des différentes énergies achetées par les ménages en Belgique (électricité, gaz naturel, gasoil de chauffage, propane et bois de chauffage). Les évolutions sont contrastées par vecteur énergétique.

Figure : Evolution des prix unitaires moyens de ces 5 dernières années – Valeur à monnaie courante.
Source CREG, SPF économie, Office économique wallon du bois ; Graphe : Observatoire des prix de l’énergie – APERe.

L’électricité est le vecteur énergétique le plus cher. Mais c’est aussi un vecteur à haute valeur énergétique. Elle peut être convertie en une forme utile avec des hauts rendements. Ce qui n’est pas le cas des combustibles qui génèrent de la chaleur dont le rendement de conversion en un travail mécanique est plafonné par la limite thermodynamique de Carnot.

Le prix de l’électricité varie fortement d’une commune à l’autre selon le gestionnaire de réseau de distribution (GRD). Des différences sont bien marquées entre les Régions. La Flandre présente l’électricité la plus chère et Bruxelles la meilleure marché. Ces différences s’expliquent en bonne partie par la composante « réseau » et les niveaux de contributions régionales.

Les sauts de prix constatés simultanément dans les trois Régions résultent des changements de régime de TVA. Lire à ce sujet notre analyse Prix de l’électricité : l’écart se creuse entre les Régions(mai 2016). Plus récemment, les sauts de prix de janvier 2017 et d’avril 2017 résultent de changements de tarif sur la composante régulée du prix (distribution, transport et contributions).

Du côté des combustibles, le bois est le vecteur énergétique dont le prix unitaire est le plus bas et le plus stable. Les prix des combustibles fossiles sont influencés par le cours du baril de pétrole. Il s’agit d’un marché très volatil. L’évolution du prix de détail du gaz naturel suit les évolutions de son marché international, indirectement influencé par le prix du baril de pétrole.

L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) prévoit prochainement une augmentation des prix des produits pétroliers (lire notre article Fatih Birol : « Le développement des renouvelables va se poursuivre »). Ceci aura pour conséquence de pousser les prix de l’énergie à la hausse.

Prix unitaires moyens appliqués en juin 2017 et tendances d’évolution

Le tableau ci-dessous reprend les prix unitaires appliqués au mois de juin 2017 et les tendances observées ces 12 derniers mois et ces 5 dernières années (taux de croissance annuel moyen – TCAM -, calculé sur une courbe de tendance de la période concernée).

Tableau : Prix unitaires et tendances d’évolution sur base du taux de croissance annuel moyen (TCAM) des principales énergies achetées par les ménages – Juin 2017.

Nous analysons ci-après les évolutions de prix par vecteur énergétique (bois, gasoil de chauffage, gaz naturel, électricité), ainsi que l’inflation (indice des prix à la consommation).

Bois : Bûches, plaquettes, pellets

Les combustibles bois sont moins chers et présentent des tendances d’évolution moins fluctuantes. Le marché des bûches peut varier sensiblement selon les conditions locales. On observe récemment une légère augmentation de prix. La ValBiom l’explique par l’arrivée d’acteurs plus professionnels, avec un service et une garantie de qualité, qui tirent les prix vers le haut. Malgré tout, on observe encore des prix très bas individuellement : bois importé de l’Europe de l’Est, petits producteurs locaux, …

Les prix des combustibles bois sont établis par enquête par la ValBiom. Ne disposant pas des valeurs de prix depuis la fin du deuxième semestre 2015, les prix ont été estimés sur base des tendances du baromètre économique de l’Office économique wallon du bois. Avec la remontée de prix des combustibles fossiles, la tendance de ces 12 derniers mois est à la hausse de 5 à 6%. Sur le long terme, la tendance est relativement stable et bien en dessous des valeurs de l’inflation (< 0,1%).

Gasoil de chauffage

Le prix du gasoil de chauffage est directement influencé par les cours internationaux du pétrole brut et du dollar (taux de change). Ils évoluent par vagues au gré des évènements géopolitiques. Il a connu un niveau bas record de 3,7 c€/kWh en janvier 2016. Il est aujourd’hui à 5,1 c€/kWh.

A court terme (juin 2016-juin 2017), il a connu une hausse de ≈12% (TCAM). Sur le long terme, la tendance des 5 dernières années est une baisse de ≈ -13% (TCAM).

La figure ci-après présente l’évolution internationale du prix du baril de pétrole BRENT :

Figure : Evolution du prix spot en Europe du baril de pétrole BRENT. Données sources extraites en septembre 2017 : EIA. Graphe : Observatoire des prix de l’énergie – APERe.

Gaz naturel

Les prix unitaires du gaz naturel diffèrent légèrement selon les gestionnaires de réseaux de distribution (GRD) et les Régions (prix unitaire plus élevé en Wallonie). En juin 2017, la moyenne belge est de 5,5 c€/kWh, avec ces variations régionales : la Flandre 5,0 c€/kWh, la Wallonie 6,2 c€/kWh et Bruxelles 5,3 c€/kWh.

Les prix du gaz naturel montrent une « évolution par vagues » en phase avec les tendances du marché international.

A court terme (12 derniers mois), la tendance est globalement à la hausse : 9,1% en Belgique (7,9% en Wallonie, 6,2% à Bruxelles, 13,5% en Flandre).

A plus long terme (ces 5 dernières années), la tendance est à la baisse : – 5,8% pour la Belgique (-4,4% en Wallonie, – 7,2% à Bruxelles, -8,3% en Flandre).

La figure ci-après présente l’évolution internationale du prix du gaz naturel :

Figure : Evolution du prix courant du gaz (marché international long terme M+1) entre 2012 et juin 2017 (€/MWh). Henry HUB : USA ; PEG Nord : FR ; NCG, GASPOOL : DE ; TTF, ZIG : BE, NBP : UK. Source : tableau de bord de la CREG.

Electricité

Comme pour le gaz naturel, les prix moyen de l’électricité diffèrent légèrement selon les gestionnaires de réseaux de distribution (GRD) et les Régions (en moyenne, Bruxelles est meilleur marché). En juin 2017, la moyenne belge est de 25,2 c€/kWh (la Flandre 31,1 c€/kWh, la Wallonie 24,7 c€/kWh et Bruxelles 19,9 c€/kWh). Ces différences de prix entre Régions découlent des différences de prix de la composante « réseau » spécifique à chaque GRD.

Les sauts de prix observés découlent du changement de régime TVA, qui est passé de 21% à 6% en avril 2014 et de 6% à 21% en septembre 2015.

Depuis janvier 2015, les régulateurs du marché de l’électricité et du gaz sont compétents pour approuver les tarifs de la composante « réseau ». Ainsi, les sauts observés au mois de janvier et avril 2017 sont la conséquence de l’approbation des nouveaux tarifs annuels.

Sur la période 2012-2017, les prix de l’électricité ont d’abord présenté une légère tendance à la baisse jusque début 2015. Depuis ils présentent une tendance à la hausse.

A court terme (12 derniers mois), la tendance est globalement à la hausse : 9,4% en Belgique (8,2% en Wallonie, 9,1% à Bruxelles, 10,5% en Flandre).

A plus long terme (ces 5 dernières années), la tendance à la hausse est moins marquée : 2,5% pour la Belgique (0,9% en Wallonie, – 2,6% à Bruxelles, 8,5% en Flandre).

Les évolutions du prix de marché de gros influencent la composante commodité du prix de l’électricité. Mais celle-ci ne représente qu’un tiers du prix (TVAC). Son impact est donc moins marqué sur le prix moyen de l’électricité. La figure ci-après présente l’évolution internationale du prix de l’électricité.

Figure : Evolution du prix courant de l’électricité (marché international long terme Y+1) en Belgique, Pays-Bas, Allemagne et France entre 2011 et juin 2017. Source : Tableau de bord de la CREG.

Inflation

L’inflation est mesurée par le SPF Economie sur base de l’indice des prix à la consommation (IPC). L’inflation mensuelle du mois de juin 2017 a été de 1,60%. La moyenne géométrique sur la dernière année a été de 2,2%. Sur la dernière période de 5 ans, elle a été de 1,1%.

Figure : Evolution de l’inflation mensuelle. Source : SPF Economie.

2017-09-26T10:24:36+02:00 26/09/2017|